L'exploitation des sources salées des Alpes est ancienne. À la fin du XIXe siècle, quatre sources existaient dans les Alpes-de-Haute-Provence, celles de Moriez, Tartonne, Lambert et du Castellet-les-Sausses. À celles-ci s'ajoute celle de Castellane.
Actuellement deux sources salées ont fait l’objet de fouilles programmées : le puits de Moriez et celui de Tartonne. Les recherches engagées sur les sources salées ont donné lieu à une découverte exceptionnelle, pour la connaissance de l’exploitation et la diffusion du sel en Europe à la Préhistoire. Le puits de Moriez a livré des vestiges de cuvelage datés du Néolithique Ancien. Les fragments de baguettes, dont certaines étaient taillées, découverts au fond du puits étaient disposés de manière intentionnelle.
Il s’agit des plus anciens témoignages d’acquisition du sel connu en Europe.
Situé à peu de distance du ravin de la Salaou, torrent dont le nom évoque la présence de sel, le puits de Tartonne a une profondeur mentionnée dans les archives du XVIIe siècle de 6 à 8 mètres. Il possède un double cuvelage en poutres et en planches au moins dans sa partie visible. Le parement externe, en palplanches, s'appuie sur des montants verticaux constituant un blocage destiné à diminuer la pression des terres et à assurer la stabilité de l'ensemble. Le puits est abrité par une maçonnerie voûtée, où subsistent les traces d’une porte et une auge en sapin utilisée pour acheminer l'eau salée vers l’extérieur. La source est protégée par une digue coudée en appareil polygonal construit en moellons. Cette digue servait à garantir le puits contre les crues dévastatrices.
Le sel dans les Alpes a fait l’objet d’un PCR déposé en 2003 avec la Réserve Géologique de Haute Provence. Ce programme vise à comprendre aussi bien les techniques d’approvisionnement en sel que les conditions de gisements et l’implantation humaine qui s’y rattache.