Historique. Une taillanderie est créée en 1854 par Nicolas Pierre Clément sur la rivière du Breuchin. En 1899, la société, dénommée Les Fils de P. Clément, exploite également la forge d'Uzemain (88). La production de faux cesse avant la Première Guerre mondiale, l'usine se spécialise alors dans la fabrication d'outils agricoles (pioches, pelles, pics, râteaux, houes, etc.). Elle écoule une grosse partie de sa production en direction des colonies françaises. La société reste dans la famille Clément jusqu' à sa fermeture en 2004, successivement dirigée par Léon, Henri et Philippe. L’usine compte 18 ouvriers en 1875, une centaine en 1918, 36 en 1938, 5 en 1995. Après un dépôt de bilan en 1996, l'usine est reprise par la société des Forges de Magne, implantée à Douzy (08), et cesse toute activité en novembre 2004. Les bâtiments ont été acquis par un industriel pour exploiter les turbines et produire de l'électricité.
Le patrimoine de la forge. Le parc machines est constitué d’un ensemble de presses et pilons pour le forgeage à chaud, avec des pièces remarquables comme le laminoir début XXème ou les martinets Bradley. Il subsiste de façon éparse de nombreuses matrices et modèles.
Représentatifs de la diversité des fabrications depuis l’origine de la Société.
Depuis sa création, l’usine a conservé un exemplaire de chaque outil fabriqué, ce qui constitue une collection exceptionnelle de plusieurs centaines d’outils agricoles à main.
La sauvegarde des machines. Les machines (martinets, laminoir, presses à balancier...) pour la plupart très anciennes ainsi qu’une importante collection d’outils de jardin représentative des cent cinquante années d’activité de la forge ont été sur le point d’être ferraillées. Plusieurs membres d’ERMINA se sont mobilisés pour alerter à temps les pouvoirs publics sur le désastre que représentait cette disparition. Le parc machines d’abord acheté par la communauté de communes du canton de Faucogney, a été rétrocédé depuis à l’actuel propriétaire du site qui s’est engagé à l’ouvrir à la visite plusieurs fois par an.
Afin que les savoir-faire puissent être transmis et compris par les générations futures, il serait intéressant de reconstituer une ligne de fabrication d’un outil spécifique ayant autrefois fait la réputation de la forge. Il serait ainsi possible de suivre les différentes opérations de forgeage subies par le lopin de métal brut pour aboutir à la pièce finie.