La Compagnie française des mines du Laurion (CFML) a été créée en 1875 par Jean-Baptiste Serpieri. Elle y exploitait trois concessions dont la superficie totale était de 3 171 hectares, au Nord, la concession Mercati (1098 ha), au Sud la concession Antonopoulo (618 ha), et entre les deux la concession Serpieri (1455 ha). Constituée à Paris le 28 août 1875, elle a réellement commencé les travaux décembre 1875. Ce fut l’une des exploitations parmi les plus importantes au monde pour les calamines, tant pour la quantité produite que pour qualité et richesse des minerais. Fin 1877, 553 ouvriers y travaillaient.
En 1931, la Compagnie française fut rachetée par le groupe français de l’Entreprise Métallurgique PENARROYA (S.A.M.M. fondée en 1881). En 1988, par fusion avec le groupe allemand PREUSSAG A. G., la S.A.M.M. devient METALEUROP.
METALEUROP en liquidation judiciaire est rachetée, fin 2003, par la société SITA (groupe Suez). Cette compagnie qui s’arrêta définitivement en 1977 fut pour le Laurion et pour l’ensemble de la Grèce, un facteur considérable de progrès technique à l'origine de l'essor industriel du pays. Elle fut pendant près d’un siècle un centre d’activité économique de tout premier ordre, source d’innovations et d’expérimentation dans tous les domaines en particulier celui du traitement des minerais. Une foule d’ouvriers spécialisés et de contre- maîtres y ont fait leur apprentissage dans de nombreuses spécialités, faisant fonctionner des machines importées de France.
Un siècle d’activité économique de cette ampleur a laissé des traces abondantes dans le paysage et dans la population de la commune. Il a aussi produit une masse considérable d’archives dont une partie a été sauvegardée et stockée provisoirement dans un local du Parc Technologique. Aujourd’hui les archives de cette Compagnie peuvent être considérées du point de vue administratif comme étant en déshérence.
L’équipe ERMINA a eu l’opportunité de retrouver et de sauver une partie de ces archives abandonnées dans un ancien bâtiment technique. Aujourd’hui ces archives représentent une source inestimable de connaissances tant sur le passé minier du Laurion que sur la géologie, les techniques ou les transferts de technologies qui se sont effectués entre la France et la Grèce. L’équipe travaille en étroite coopération avec l’Université Polytechnique d’Athènes, la commune de Lavrio, le CNRS et l’IGME pour trouver une solution au stockage et à la valorisation de ce fond.
Un groupe de réflexion a été mis en place. Parmi les objectifs à court terme figure l’inventaire des documents afin de réaliser leur conservation avant de pouvoir les consulter et les transférer en un lieu public, ouvert aux chercheurs. C’est une entreprise d’envergure qui engage une réflexion sur la durée et une collaboration internationale pluridisciplinaire.