Les techniques de fouilles notamment en cavités ont considérablement évolué depuis les premières recherches des premiers pionniers datées du début du XIXe siècle.
Pour autant les fouilles en milieu minier sont récentes. Des archéologues préhistoriens de formation et aujourd’hui membres de l’association ERMINA ont très tôt utilisé les méthodes de recherches et de fouilles préhistoriques dans le milieu souterrain minier du Warndt en Moselle puis dans les exploitations minières des Vosges saônoises (mines du XVIe siècle).
Les objectifs se sont focalisés sur la reconnaissance de la diversité des techniques d’abatage à partir de la fin des années 1970, et sur la démonstration de l’existence de différents niveaux d’abatages prouvant à la fois l’utilisation de plusieurs techniques et mettant en évidence le caractère polyphasé dans l’exploitation de nombreux réseaux. La fouille vient dont en appui d’une démonstration et permet également de mettre au jour des galeries colmatées en tout ou partie.
Il s’agit aussi d’analyser les sédiments en présence dont les différences morphologiques permettent d’appréhender les modifications dans les techniques de fonçage et de relever le mobilier associé (fragments de lampes, éclats de pointerolles…). La stratigraphie constitue là une véritable méthode de travail, avec pour fonction de déterminer d’éventuelles suites techniques et de les caractériser.
Les analyses granulométriques et pétrographiques apportent des données non négligeables sur la nature des stériles eux-même en rapport avec la nature de l’exploitation.
L’équipe a mis en œuvre cette démarche dans les mines souterraines du Val Camonica datées du premier Âge du Fer L’approche planimétrique permet de travailler sur le schéma opératoire dans le cas de salles à chantiers multiples mais aussi sur leur dynamique propre.
Le décombrement et le décapage des galeries, avec recherche de structures et de traces, s’accompagnent d’un tamisage systématique des sédiments pour répondre à de nouvelles exigences notamment la recherche de charbons de bois indispensable à la datation ou à l’analyse anthracologique.
La complexité de certains remplissages d’apparences homogènes ne peut être appréhendée que par référence à une dissection micro-stratigraphique, avec un suivi particulièrement attentif des différentes unités stratigraphiques au sein d’une même galerie comme à l’intérieur d’un réseau.
Aussi, l’état de conservation des galeries et la nature de l’encaissant constituent un des facteur non négligeable dans l’analyse stratigraphique.
Parmi les travaux effectués en souterrain, l'étude des traces sur les parois vise à déterminer la nature des outils et leur fonction mais aussi les techniques mises en œuvre pour structurer, soutenir ou aménager l’espace minier : boisage, machines… La tracéologie minière s’appuie aussi sur des reconstitutions 3D en lien étroit avec le levé topographique des réseaux.