Etude diachronique des vestiges d’exploitation minière et de métallurgie dans les hautes vallées alpines

Les mines de Bienne (Val Camonica) (Italie)

Depuis 1994, les explorations menées dans le Valle Camonica, ont mis en évidence des techniques d'extractions totalement inédites pour le Premier Age du fer.

Avec des conditions difficiles d'approche liées à la crue exceptionnelle du réseau hydrographique, la poursuite de l'exploration souterraine et de surface de travaux miniers a pu se poursuivre. Un travers-banc d'accès, qui dépasse les cent mètres de développement a été découvert ; il confirme l'importance de ce site protohistorique dans le cadre plus général de l’histoire des techniques minières. Les structures minières mises au jour dans la montagne sont exceptionnelles du point de vue de leur technicité ; elles rassemblent tous les aménagements souterrains permettant d'atteindre un filon pour mettre en place des conditions optimales d'exploitation : galerie d’aérage, voie de traînage avec traîneau en bois, galerie d’exhaure, puits et dépilage boisés... Reste à comprendre les raisons pour lesquelles les mineurs de cette époque ont réalisé de tels travaux. Une aire de concassage et de lavage accompagnent les exploitations. Les sondages ont déjà mis au jour de la céramique et des scories de cuivre.

Les prospections, effectuées ont permis de découvrir un deuxième gîte cuprifère en altitude. Trois filons, dont deux sensiblement parallèles, se développent au pied d'affleurements rocheux et sur la surface d'érosion qui modèle la rive gauche du torrent. Les vestiges miniers sont constitués de dépressions subcirculaires de quelques mètres de diamètre flanquées de haldes en demi-cercles. Les travaux souterrains pénétrables dans cette zone sont au nombre de deux. Plusieurs maillets en quartz de forme sphérique ont été recueillis dans le lit d'un thalweg parallèle à l'axe des exploitations. Des structures d’ateliers liées au traitement du minerai, reconnaissables au sol par l'abondance de cailloutis grano-classés à dominante quartzeuse ont été ravinées et en partie reprises par l'érosion.

Les travaux menés en Italie du Nord font l’objet d’un important programme international de recherche scientifique entre la Région Lombardie, l’Université de Bergamo, la commune de Bienno.